COMMUNIQUE DE PRESSE n. 67/01
13 décembre 2001
Arrêt de la Cour dans l'affaire C-79/00
Telefónica soutient que la directive ne permet pas aux autorités nationales d'imposer au préalable
(ex ante) à un opérateur dominant des obligations quant à l'accès et à l'interconnexion aux points
du réseau. La directive permettrait uniquement aux autorités nationales de favoriser l'inclusion
de cette question dans les accords négociés entre les différents opérateurs. Dès lors, les conditions
de l'interconnexion devraient être déterminées par la volonté des parties.
En revanche, le gouvernement espagnol considère que les dispositions communautaires
permettent aux autorités nationales d'obliger les opérateurs dominants à offrir une interconnexion
aux centraux de commutation locaux et aux centraux de commutation de niveau supérieur. En
effet, si un État membre considère que le marché ne peut être totalement concurrentiel et que
l'intérêt des utilisateurs n'est pas garanti, puisqu'un opérateur dominant refuse l'interconnexion
à certains niveaux du réseau, alors cet État pourrait obliger ledit opérateur à offrir une telle
interconnexion.
Dans son arrêt, la Cour analyse d'abord la finalité de la directive. En effet, celle-ci vise à assurer
l'interconnexion des réseaux de télécommunications, l'interopérabilité des services et la fourniture
d'un service universel, dans un environnement d'ouverture et de concurrence des marchés.
Pour atteindre ces objectifs, la directive compte prioritairement sur les négociations commerciales
entre les opérateurs fournissant des services de télécommunications. Toutefois, elle permet aussi
aux États membres de limiter l'autonomie des opérateurs dans la conclusion des accords
d'interconnexion, afin de garantir leur conformité au but poursuivi par la directive.
Sur la base de ces constatations, la Cour analyse ensuite les dispositions controversées de la
directive, notamment, celle qui prévoit que les opérateurs dominants doivent satisfaire toutes les
demandes raisonnables de connexion au réseau. Or, le fait que ces opérateurs soient obligés de
satisfaire uniquement les demandes raisonnables d'interconnexion n'implique pas, selon la
Cour, que cette disposition interdise aux États membres d'imposer au préalable des conditions ou
des obligations d'accès à ces mêmes opérateurs.
Il est vrai que, selon la directive, les autorités nationales doivent favoriser la reprise de certains
points dans les accords d'interconnexion, par exemple, l'emplacement des points
d'interconnexion. Cependant, selon la Cour, il ne serait pas compatible avec l'objet de la directive
d'interdire aux Etats membres la fixation au préalable des conditions ou des obligations relatives
à ces points, surtout lorsque les conditions d'exercice de la concurrence et les intérêts des
utilisateurs l'exigent.
En conclusion, la Cour répond au Tribunal Supremo que la directive ne s'oppose pas à ce que
les États membres permettent aux autorités réglementaires nationales d'imposer ex ante (au
préalable) à un opérateur qui est puissant sur le marché l'obligation de fournir aux autres
opérateurs l'accès à la boucle locale des abonnés et d'offrir à ces autres opérateurs une
interconnexion aux centraux de commutation locaux et aux centraux de commutation de niveau
supérieur .
Langues disponibles: espagnol, français, anglais, allemand. Pour le texte intégral de l'arrêt, veuillez consulter notre page Internet www.curia.eu.int aux alentours de 15 heures ce jour. Pour de plus amples informations veuillez contacter Mme Sophie MOSCA-BISCHOFF. tél. (352) 4303 3205 - fax (352) 4303 2034 |