Willi Rothley et 70 autres membres du Parlement européen /Parlement
européen
LES MEMBRES DU PARLEMENT EUROPÉEN NE PEUVENT ATTAQUER LA DÉCISION
DE LEUR INSTITUTION, QUI PERMET AUX AGENTS DE L'OFFICE EUROPÉEN DE LUTTE
ANTI-FRAUDE DE MENER DES ENQUÊTES AUSSI AUPRÈS DES PARLEMENTAIRES.
Le Tribunal de première instance rejette leur recours comme
irrecevable.
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Dans l'affaire principale, les requérants demandent
au Tribunal d'annuler l'acte attaqué en tant qu'il concerne les membres
du Parlement européen. Le Parlement demande de rejeter le recours comme
irrecevable, subsidiairement comme non fondé. Le Parlement européen
est soutenu par le Conseil, la Commission, les Pays-Bas et la France.
Le Tribunal rejette le recours comme irrecevable.
Concernant la recevabilité du recours des membres
du Parlement européen, l'article 230 du Traité CE dispose, entre autres,
que toute personne physique peut former, sous certaines conditions, un recours
contre une décision qui la concerne directement et individuellement.
Selon
la jurisprudence de la Cour de justice et du Tribunal, un acte ne saurait
être considéré comme constituant une décision
s'il s'applique à des situations déterminées objectivement et
produit ses effets juridiques à l'égard de catégories de personnes
envisagées de manière générale et abstraite.
Le Tribunal expose que l'acte attaqué a un objet
général consistant à préciser les conditions dans lesquelles
le Parlement coopère avec l'OLAF afin de faciliter le bon déroulement
des enquêtes au sein de cette institution. C'est pour la réalisation
de cet objet qu'il envisage la situation des membres du Parlement en tant que
titulaires de droits et sujets d'obligations et comporte à leur égard
des dispositions particulières dans l'hypothèse, notamment, où
ils viendraient à être impliqués dans une enquête diligentée
par l'OLAF ou à acquérir la connaissance d'éléments de fait
laissant présumer l'existence d'éventuels cas de fraude, de corruption
ou de toute autre activité illégale portant atteinte aux intérêts
des Communautés, ou de faits graves, liés à l'exercice d'activités
professionnelles pouvant constituer un manquement susceptible de poursuites
disciplinaires ou pénales. L'acte attaqué vise indistinctement les
membres du Parlement siégeant lors de son entrée en vigueur ainsi
que toute autre personne ultérieurement amenée à exercer les
mêmes fonctions. Le Tribunal constate que l'acte s'applique, sans limitation
dans le temps, à des situations déterminées objectivement et
produit ses effets juridiques à l'égard de catégories de personnes
envisagées de manière générale et abstraite.
Le Tribunal en conclut que l'acte attaqué constitue,
bien qu'il soit intitulé «décision», une mesure de portée
générale.
Les
requérants ont soutenu, au fond, que l'acte attaqué porte atteinte
à leur indépendance ainsi qu'à l'immunité que
leur confère le protocole sur les privilèges et immunités des
Communautés européennes. Cependant, le Tribunal constate que ce protocole
ne vise les membres du Parlement que d'une manière générale et
ne contient aucune disposition régissant expressément les enquêtes
internes au Parlement.
Le Tribunal précise que ne saurait être
exclu a priori le risque que l'OLAF effectue, dans le cadre d'une enquête,
un acte qui porte atteinte à l'immunité dont bénéficie
tout membre du Parlement. Cependant, à supposer qu'une telle circonstance
survienne, tout membre du Parlement confronté à un acte de cette nature,
dont il estimerait qu'il lui fait grief, disposerait alors de la protection
juridictionnelle et des voies de recours instaurées par le Traité
CE.
Le Tribunal conclut que les requérants ne sont
pas individuellement concernés par l'acte attaqué,
au sens de l'article 230 CE et, partant, que le recours doit être rejeté
comme irrecevable.
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Rappel: Un pourvoi, limité aux questions de
droit peut être formé devant la Cour de justice des CE contre la décision
du Tribunal, dans les deux mois à compter de sa notification.
qui n'engage pas le Tribunal de première instance. Langues disponibles: allemand, anglais, français Pour le texte intégral de l'arrêt, veuillez consulter notre
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