Division de la Presse et de l'Information
COMMUNIQUE DE PRESSE Nº 111 /03
3 décembre 2003
Arrêt du Tribunal dans laffaire T-208/01
Volkswagen A.G. / Commission des Communautés européennes
LE TRIBUNAL ANNULE LA DÉCISION DE LA COMMISSION CONDAMNANT LES PRATIQUES COMMERCIALES DE
VOLKSWAGEN À L'ÉGARD DE SES CONCESSIONNAIRES ALLEMANDS
La Commission na pas apporté la preuve de lexistence dun accord entre le
constructeur automobile et ses concessionnaires visant à imposer un prix de vente par l'interdiction
de remises sur un nouveau modèle
Saisie par la plainte dun consommateur, la Commission a constaté que ces initiatives
étaient anticoncurrentielles, dès lors quelles avaient pour objet d'éliminer, entre les concessionnaires, la
concurrence par les remises. Ayant conclu à lexistence dun accord contraire au droit de
la concurrence, la Commission a, par une décision de 2001, infligé à Volkswagen une amende
de 30,96 millions d'euros.
Volkswagen AG a contesté, devant le Tribunal de première instance, avoir violé les
règles de la libre concurrence, en prétendant, notamment, que ses initiatives à légard de
ses concessionnaires étaient unilatérales. Il ny aurait donc eu aucun accord entre les
parties.
Le Tribunal de première instance rappelle, tout d'abord, dans le droit fil de
sa jurisprudence, que la Commission ne peut estimer quun comportement unilatéral dun fabricant,
adopté dans le cadre de ses relations contractuelles avec ses revendeurs, est en
réalité à lorigine dun accord anticoncurrentiel si elle nétablit pas lexistence dun acquiescement, exprès
ou tacite, des revendeurs à lattitude adoptée par le fabricant.
Le Tribunal relève, ensuite, que la Commission n'a pas prouvé un acquiescement effectif
des concessionnaires aux invitations de Volkswagen lorsquils en ont eu connaissance. En effet,
la Commission a considéré quune telle preuve nétait pas nécessaire, dès lors que
les concessionnaires auraient, en signant le contrat de concession, tacitement acquiescé à ces invitations.
Le Tribunal considère par ailleurs, que la conformité au droit communautaire de la
concurrence du contrat de concession signé par les concessionnaires nest pas contestée.
Le Tribunal constate donc que la position de la Commission revient à prétendre quun
concessionnaire qui a signé un contrat de concession conforme au droit de la
concurrence est censé avoir, lors de et par cette signature, accepté davance une
évolution ultérieure illégale de ce contrat, alors même que, en raison précisément de
sa conformité au droit de la concurrence, ledit contrat ne pouvait permettre au
concessionnaire de prévoir une telle évolution.
Le Tribunal rejette une telle position comme contraire à lexigence de prouver un concours
de volontés. La signature du contrat de concession par les concessionnaires Volkswagen ne
pouvait être considérée comme une acceptation tacite donnée davance aux initiatives anticoncurrentielles de
Volkswagen.
Le concours de volontés nétant pas prouvé, le Tribunal annule la décision de
la Commission infligeant une amende à Volkswagen AG.
Rappel: un pourvoi, limité aux questions de droit, peut être formé devant la
Cour de justice des Communautés européennes contre la décision du Tribunal, dans un
délai de deux mois à compter de sa notification
Langues disponibles: allemand, anglais, français, espagnol, italien. Le texte intégral de l'arrêt se trouve sur internet (www.curia.eu.int ) Généralement il peut être consulté à partir de 12 heures CET le jour du prononcé. Pour de plus amples informations veuillez contacter Mme S. Mosca-Bischoff tél. (00352) 4303 3205 fax (00352) 4303 2034. |
Décision de la Commission du 29 juin 2001 dans l=affaire COMP/F-2/36.693- Volkswagen
(JO L 262, p. 14)